PERSONNALITÉS
Le temps d'une pause : Adesuwa Aighewi
Lisez notre entretien avec Adesuwa Aighewi, mannequin et cinéaste, pour en savoir plus sur son éducation multiculturelle et l'importance de l'amour-propre.
Pour Adesuwa Aighewi, devenir mannequin et réalisatrice de renommée mondiale s'est avéré tout sauf ordinaire. Avant d'être un visage familier sur les podiums de Londres, Milan, Paris et New York, elle a passé sa vie entre les États-Unis et son pays paternel, le Nigeria. En 2021, elle continue à réécrire les règles du jeu en utilisant sa voix pour promouvoir la diversité culturelle dans l'industrie et avoir un impact positif sur la société. Si ses projets les plus récents comprennent un film visant à renforcer l'autonomie des communautés ethniques et un marché équitable en ligne, c'est la science qui lui aura donné envie de faire la différence. Ayant obtenu un stage à la NASA et une place à l'université Maryland à un jeune âge, Adesuwa semblait vouloir suivre les pas de ses parents, jusqu'à ce qu'elle soit repérée. "Tout le monde dit aux grandes adolescentes maladroites de devenir mannequins", dit-elle en riant. "Et finalement, vous tentez, quelle que soit la raison." Il n'a pas fallu longtemps pour que la curiosité l'emporte et qu'elle troque la chimie pour les podiums. "J'y ai perçu de nouvelles possibilités de vie", dit-elle. "Alors, j'ai pensé, pourquoi pas ?"
Nous avons rencontré Adesuwa après le shoot de notre collection Printemps-Été 2021 pour parler de son parcours jusqu'à présent...
Grandir au Nigeria, comment était-ce ? Comment cela vous a-t-il influencée ?
"C'est le plus bel endroit. Le Nigeria possède une énergie qui lui est propre."
Quels choix faites-vous au quotidien pour contribuer à un monde plus éco-responsable ?
"La conscience de soi et des autres".
Quelle est l'étape la plus importante, à votre avis, pour ceux qui souhaitent agir de manière plus responsable ?
"Prenez le temps d'être calme et immobile, apprenez à vous connaître et à vous aimer vous-même. Lorsque ce sera le cas, vous réaliserez que le monde n'est pas seulement pour vous et que tout le monde mérite d'être ici. Nous ne sommes pas tous pareils et nous n'avons pas à l'être".
Comment votre relation avec vous-même a-t-elle évolué au cours de vos années de travail dans le milieu ?
"Je reste forte malgré un million de voix qui me traversent. Je lui fais confiance – à elle."
Vous avez fait vos débuts au cinéma avec "Spring in Harlem". Pouvez-vous nous parler du film ?
"J'ai développé un vif intérêt pour les vêtements après mon déménagement en Amérique, passant des uniformes aux vêtements à la mode au lycée. Je suis allée dans trois écoles différentes et dans chacune d'elles, j'étais une Adesuwa différente, en fonction de mes vêtements. C'est assez fascinant, la danse de tout ça.
J'ai également remarqué à quel point d'autres parties étaient diabolisées. Je me souviens avoir pensé qu'il était stupide que les gens aient si peur du hijab alors qu'ils portent eux-mêmes des foulards. J'ai alors créé 'Spring in Harlem' pour que le monde puisse voir qui se cache sous le hijab."
Parlez-nous du Legacy Project, le marché en ligne du commerce équitable que vous avez mis en place. Qu'espérez-vous accomplir avec ce projet ?
"Ouvrir les frontières et instaurer une communication plus libre. Pour voir des garçons dans l'Ohio porter des vêtements d'Ebute Metta ou du Yaba à Lagos. Mettre en place une infrastructure où des revenus peuvent être générés localement et à l'échelle mondiale. Par le biais de l'art et de toutes les possibilités qu'offre la vie."
Qu'espérez-vous de l'avenir ?
"Une liberté totale, une féminité libérée à son meilleur."
Adesuwa Aighewi (@adesuwa) porte la collection COS Printemps-Été 2021. Photographe : Karim Sadli. Styliste : Aleksandra Woroniecka.